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Technologies connectées en santé : du monde des films au monde réel ! (1/2)

Si vous êtes fan de films de science-fiction, vous avez plus d’une fois dû être captivé par des technologies de pointe surréelles visibles sur le petit écran ou au cinéma telles que les vêtements à super pouvoir, les robots dotés d’une intelligence artificielle, les montres radio, les technologies holographiques ou encore les écrans flexibles permettant de voir ce qui se passe en temps et en lieu à n’importe quel endroit de la planète.


Or, à l’heure actuelle, bon nombre de ces technologies dites “ High Tech” est passé de la fiction à la réalité grâce à l’avancement de la recherche dans de nombreuses disciplines scientifiques. Nous assistons aussi depuis quelques années à un développement exponentiel de nouvelles technologies dites connectées, qui gagnent en popularité. Surtout utilisées dans le cadre des activités physiques et du maintien du bien-être, ces technologies commencent à susciter de l’intérêt dans le cadre des soins et de la prise en charge de la santé des individus.


Ce billet de blogue en deux parties propose dans un premier volet une définition des technologies connectées en santé et du concept sous-jacent du « quantified-self ». Il vise aussi à dresser le portrait des technologies les plus récentes et les plus populaires à l’heure actuelle au Canada et dans le monde. Le deuxième volet du billet constitue quant à lui une réflexion sur les apports potentiels de ces technologies dans le domaine de la santé et des soins.


Technologies connectées, quelques définitions

Le principe des technologies connectées a beaucoup évolué au cours des quinze dernières années avec le développement de l’industrie électronique, d’internet et du phénomène des applications mobiles. Les objets connectés sont des dispositifs reliés à internet pouvant recueillir, stocker, traiter et diffuser des données. Connues sous le nom de e-health (« e » pour électronique) depuis 1999, ces technologies occupent une place de plus en plus importante dans le domaine de la santé, et tous les jours, de nouveaux objets et dispositifs voient le jour. En santé ils permettent, au contact du corps de la personne, de capter des informations liées à son état de santé ou à des données physiologiques, comme le rythme cardiaque, la température. Certains appareils permettent même de suivre l’évolution d’une maladie chronique comme le diabète ou l’asthme grâce à la surveillance continue par exemple du taux de sucre dans le sang ou des capacités respiratoires des patients. Ces données sont ensuite transmises instantanément par internet à un téléphone intelligent, une tablette ou même un ordinateur et sont reliées à une application mobile qui les intègre et les traite. Ces informations peuvent être stockées et leur utilisateur peut décider de les partager avec une ou plusieurs personnes comme son médecin ou sa famille.


Ces technologies liées aux appareils mobiles ont été baptisées m-health en 2005 (« m » pour mobile). Quelques années plus tard, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini à son tour les m-health comme « des pratiques médicales et de santé publique supportées par des appareils mobiles tels que les téléphones, les dispositifs de surveillance des patients et d’autres appareils sans fil. » C’est ainsi que ce concept s’est petit à petit généralisé à l’échelle mondiale.


La mesure de soi ou Quantified-self

Crédit : nnova via Flickr CC


Les objets connectés permettent à leurs utilisateurs de surveiller leurs propres paramètres physiologiques ce qui a été appelé « l’automesure ». La popularité de ce concept et le développement à grande vitesse d’outils et de dispositifs permettant de s’automesurer dans un but de bien-être et de santé ont inspiré la création d’un mouvement appelé le « quantified-self ». Fondé en 2007, il prend une envergure internationale lorsqu’il est présenté lors d’une conférence en Californie en 2011. Ce mouvement préconise que le quantified-self « regroupe de façon générique les outils, principes et méthodes permettant à chacun d’entre nous de mieux nous connaître, de mesurer des données relatives à notre corps, à notre santé, à notre état général ou aux objectifs que nous nous fixons ». La différence entre l’automesure et le quantified-self est le pouvoir dans ce dernier à partager les données d’automesure et de pouvoir même les utiliser pour des comparaisons entre adeptes et utilisateurs. Prenons l’exemple d’une application qui mesure l’effort physique lors d’une course, le nombre de kilomètres parcourus et le temps effectué. Il s’agit d’automesures effectuées par l’utilisateur qu’il peut décider de partager dans un esprit de compétition avec d’autres personnes via l’application ou même les réseaux sociaux.


Quelques exemples d’objets connectés et leur utilisation en santé

Plusieurs technologies connectées ont été développées au cours des dernières années et certaines sont plus utilisées et plus populaires que d’autres. En voici quelques exemples.

Les bracelets et les montres intelligentes : les plus célèbres et les plus utilisés


Crédit : philips_newscenter via Flickr CC


Surtout utilisés pour des mesures de fitness et d’activité physiques, ces deux dispositifs occupent les premiers rangs de popularité et d’utilisation. Connectés à des applications mobiles ils permettent de mesurer certains paramètres sportifs comme le nombre de pas, le nombre de kilomètres parcourus, la vitesse de parcours ou encore le rythme cardiaque et le nombre de calories consommées pendant l’activité. D’autres bracelets permettent de renseigner l’utilisateur sur la qualité et le nombre d’heures d’endormissement ou les apnées survenues en cours de sommeil.

Un usage nouveau et moins fréquent des bracelets est la mesure de l’exposition solaire qui vise à prévenir les expositions prolongées et à réduire les risques de cancer de la peau. Ils sont capables de mesurer le temps passé devant l’astre solaire et d’informer l’utilisateur sur l’indice de crème solaire qui lui est recommandé et sur le moment de la journée où il doit en renouveler l’application ou se mettre à l’ombre. Enfin certaines montres-bracelets peuvent en plus être dotées de paramètres supplémentaires comme la détection d’une chute ou encore la détection précoce d’anomalies du rythme cardiaque et du flux sanguin, signes précurseurs d’une crise cardiaque. Ainsi en fonction des caractéristiques des modèles ils peuvent s’adapter à des publics cibles différents : personnes âgées ou en perte d’autonomie, patients cardiaques, sportifs, personnes souffrant de troubles du sommeil…. En cas d’accident, ou de modification anormale d’un paramètre physiologique, la montre est capable de générer une alarme ou un message d’urgence qui sont envoyés à travers l’application mobile aux membres de la famille ou à l’équipe de soins avec une localisation exacte de l’endroit où se trouve la victime.


Balance connectée

Elle arrive au deuxième rang d’utilisation au Canada après les bracelets et elle permet de mesurer et de transmettre des informations liées au poids et à l’indice de masse corporel (IMC) à une application mobile. Ceci permet aux utilisateurs de suivre leur courbe et de se fixer des objectifs liés à leur poids ou leurs habitudes de vie et d’en évaluer l’atteinte.


Tensiomètre, thermomètre, spiromètre et saturomètre connectés

Ces dispositifs ont l’avantage de mesurer de façon régulière un paramètre de santé (la tension artérielle, la température, le volume d’air expiré ou la quantité d’oxygène dans le sang) d’enregistrer les données et de les transmettre sous forme de rapport ou de graphique à l’utilisateur ou à son médecin. Ils sont d’une grande utilité et commodité pour le patient qui doit surveiller son état de santé dans le cas d’une maladie chronique avérée ou s’il est à risque d’en développer.


Pilulier intelligent

Cette boîte à médicaments est conçue pour aider les patients à se rappeler de prendre leur médicament puisqu’en cas d’oubli ou de retard elle envoie un signal sonore, visuel ou sous forme de vibrations à l’utilisateur pour le lui rappeler.


Brosse à dents connectée 

Cette brosse à dents intelligente est capable de détecter des paramètres et des informations liés au brossage de dents comme la durée du brossage, et les zones les moins bien nettoyées, ce qui peut aider les utilisateurs à améliorer leur hygiène dentaire.


Textiles intelligents

Il s’agit d’une sorte de veste à usage et entretien  faciles, dotée de capteurs intégrés et permettant une fois au contact de la peau de mesurer de façon permanente certains paramètres comme le rythme et l’activité cardiaque, la température, la respiration, l’oxygénation, la pression artérielle, le poids, la glycémie ou encore l’activité physique, la posture du corps, une éventuelle chute et la géolocalisation. Chez les patients cardiaques ou à risque de maladies cardio-vasculaires, ces textiles détectent de façon précoce toute activité cardiaque anormale et permettent donc à l’équipe de médecins et d’infirmières spécialisée d’agir très rapidement.

Dans une approche plus originale, les textiles connectés ont également été utilisés pour concevoir des chaussettes connectées destinées aux patients diabétiques. Ces chaussettes permettent de détecter les infections et de prévenir les ulcères des pieds, complications majeures du diabète,  grâce à la détection d’une hausse de température.


Fourchette intelligente

Elle a été conçue dans une perspective de contrôle diététique chez les personnes souffrant d’obésité dans la mesure où elle règle la vitesse à laquelle l’utilisateur mange, ce qui améliore la sensation de satiété et réduit les apports en calories.

Encore quelques exemples de technologies connectées peut-être moins fréquentes, mais non moins créatives !


Le pancréas bionique

Cette technologie vient révolutionner l’autonomie des patients diabétiques et l’autogestion de leur diabète, car elle permet d’injecter automatiquement l’insuline en fonction du taux de sucre dans le sang mesuré par un capteur installé sous la peau. Le capteur recueille les informations qui sont ensuite transmises à l’application installée sur un smartphone qui analyse les données et calcule la quantité d’insuline que la pompe doit libérer.


Les pilules intelligentes

Il existe plusieurs types de pilules sur le marché : les cyberpilules qui permettent une fois ingérées de mesurer et de transmettre via smartphone au patient et au médecin, un ou plusieurs paramètres physiologiques, par exemple l’activité cardiaque, ce qui permet d’évaluer l’efficacité d’un traitement. Partant du même principe une autre pilule permet une fois ingérée de mesurer de façon continue la température interne du corps. Son usage est recommandé suite à une intervention chirurgicale dans le but d’assurer une meilleure surveillance des infections nosocomiales (contractées suite à des soins à l’hôpital).


L’implant contraceptif télécommandé

Il s’agit d’une puce sous-cutanée qui peut être conservée pas la patiente pendant 16 ans. Elle permet d’injecter des quantités journalières suffisantes d’hormones contraceptives palliant ainsi les problèmes d’oublis. Elle peut être contrôlée et désactivée à distance si la femme souhaite interrompre sa contraception.

Janine Badr

Université de Montréal



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En donnant la chance à des étudiants de publier des articles vulgarisés sur des problématiques de santé publique, Hinnovic s’assure de donner la parole à la relève!


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