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Connaissez-vous la stimulation cérébrale profonde?


Connaissez-vous la stimulation cérébrale profonde?


La procédure se fait en deux temps (CADTH, 2010).

Trouver les régions responsables des symptômes durant la chirurgie

Le chirurgien fait d’abord un trou dans le crâne. Il insère ensuite un petit fil au bout duquel se trouve une électrode. Visant les régions du cerveau responsables des tremblements ou des symptômes à traiter, il envoie une décharge électrique. Le patient qui demeure conscient tout au long de la procédure, peut ainsi informer le chirurgien des changements qui s’opèrent en lui (arrêt ou diminution significative des tremblements).

Installation des électrodes et des générateurs d'impulsions

Une fois la région identifiée, on y installe les électrodes que l’on relie ensuite à un générateur d’impulsions implanté sous la peau, juste en-dessous de la clavicule. Ce générateur envoie des décharges électriques à une fréquence et un rythme qui seront déterminés dans les mois suivants l’opération. Ces impulsions électriques sont générées par une batterie qui devra être changée tous les deux à cinq ans selon le niveau d’énergie requis pour contrôler les symptômes du patient.

Les maladies

La maladie de Parkinson (Société Parkinson Canada)


  • La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative dont les symptômes les plus courants sont les tremblements, une certaine lenteur dans les mouvements, une rigidité musculaire et des problèmes d’équilibre. D’autres symptômes dont la fatigue, une élocution lente, une difficulté à écrire, une posture voûtée, de la constipation et des troubles de sommeil sont également observés. Des symptômes non moteurs apparaissent avec le temps : dépression, difficulté à avaler, problèmes sexuels, changements cognitifs.

  • Il n’y a pas de remède pour cette maladie. Les symptômes sont généralement traités au moyen de médicaments et de certaines thérapies dont la physiothérapie, l’ergothérapie, l’orthophonie et l’exercice physique.

  • L’évolution de la maladie de Parkinson varie d’une personne à l’autre.

  • On évalue que cette maladie affecte environ 0,5% des gens âgés de 65 à 74 ans et de 1 à 2% des gens de plus de 75 ans. (NICE, 2003)

  • Le tremblement essentiel est un désordre neurologique qui peut toucher les mains, la tête, la voix, voire d’autres parties du corps. L’évolution se traduit par une augmentation de l’amplitude du tremblement ainsi qu’une extension du territoire du tremblement.

  • La progression se fait sur de nombreuses années et diffère d’une personne à l’autre.

  • Il peut affecter des personnes de tous âges, mais on reconnait deux pics d’incidence : le premier autour de 15 ans (mais parfois dès l’acquisition de l’écriture), le second autour de 55 ans.

  • Son origine est souvent héréditaire.

  • Aucune thérapie n’arrête ou ne ralentit la progression naturelle des symptômes.

La dystonie (Dystonie-Québec)

  • La dystonie est un trouble chronique du mouvement caractérisé par des contractions musculaires ou des spasmes involontaires et douloureux. Ces contractions provoquent des torsions, des mouvements répétitifs et une posture anormale.

  • Elle affecte différentes parties du corps comme les jambes, les bras, le cou, le visage, les paupières, les cordes vocales et parfois plusieurs groupes musculaires à la fois.

  • Les symptômes sont habituellement chroniques, mais peuvent également se manifester ponctuellement durant des «attaques» ou des épisodes.

  • Elle peut être héréditaire ou causée par des facteurs spécifiques comme un traumatisme, certains médicaments ou une autre maladie. Dans la plupart des cas, la cause demeure inconnue.

  • Trouble du mouvement le plus commun après la maladie de Parkinson et le tremblement essentiel, la dystonie affecte environ 300 000 individus en Amérique du Nord.

  • Il n’existe pas de traitement applicable à tous les cas ou de thérapie dont la majorité puisse bénéficier. Les traitements les plus communs sont les médicaments, les injections de toxine botulinique et la neurochirurgie. Ils sont souvent combinés.

  • Opération délicate et complexe, la stimulation cérébrale profonde comporte des avantages indéniables (CADTH, 2010) :

  • Elle peut s’ajuster aux besoins du patient;

  • Contrairement aux chirurgies ablatives, elle est réversible, les électrodes peuvent être retirées si nécessaire;

  • Chez les patients atteints de Parkinson, elle permet de réduire voire même d’éliminer les tremblements et de diminuer la prise de médicaments.

  • Elle améliore la performance dans les activités quotidiennes ainsi que la qualité de vie générale.

  • Comme tout traitement, la stimulation cérébrale profonde comporte également des limites (CADTH, 2010) :

  • L’intervention chirurgicale implique des risques tels l’hémorragie, les accidents vasculaires cérébraux, les maux de tête et l’infection;

  • Il existe également des risques reliés à la technologie, soit un déplacement des électrodes, un dysfonctionnement ou une panne du générateur d’impulsion;

  • On note que certains patients rencontrent des problèmes cognitifs, comportementaux ou de dépression suite à l’intervention;

  • La SCP ne ralentit pas la progression du Parkinson, des tremblements essentiels ou de la dystonie et n’améliore pas les autres symptômes reliés à la maladie de Parkinson tels la dépression ou l’anxiété.

Comment les médias présentent la SCP

Dans ce dossier, Hinnovic propose donc de faire le point sur cette technologie impressionnante. Nous vous invitons à lire nos vignettes sur les différents enjeux éthiques et sociaux qu’elle soulève et à écouter Ghislaine Mathieu décortiquer pour nous le cadre réglementaire canadien entourant l’évaluation, l’approbation et la surveillance de dispositifs médicaux à risque élevé comme la stimulation cérébrale profonde.

Bonne lecture!


Auteure :Myriam Hivon, Ph.D.

RÉFÉRENCES

Canadian Agency for Drugs and Technologies in Health. (2010). Deep Brain Stimulation for Parkinson’s Disease and Neurological Movement Disorders: A review of the Clinical and Cost-Effectiveness and Guidelines. Health Technology Assessment. 22 June 2010.


National Institute for Clinical Excellence (2003). Deep Brain Stimulation for Parkinson’s Disease. N0348.


Racine E., Waldman S., Palmour N., Risse D., Illes J. (2007). « Currents of Hope » : Neurostimulation Techniques in U.S. and U.K. Print Media. Cambridge Quarterly of Healthcare Ethics, 16, 312-316.

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