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Vaccination contre le VPH : une stratégie à mettre en perspective


Perspective sur la vaccination VPH


En septembre 2007, le gouvernement du Québec annonçait l’implantation, dès la rentrée scolaire 2008, d’une campagne de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) auprès des jeunes filles, emboîtant ainsi le pas à quatre provinces canadiennes. Si le gouvernement entérine les recommandations du Comité sur l’immunisation du Québec, la campagne se fera principalement auprès des jeunes filles de 9 ans (quatrième année du primaire), conjointement à l’administration du vaccin contre l’hépatite B.


La sexualité des jeunes filles

Rappelons tout d’abord que le vaccin GardasilMC a été approuvé au Canada en juillet 2006. Ce nouveau vaccin protège les femmes contre deux types de virus du papillome humain (VPH) responsables d’environ 70 % des cas de cancer du col de l’utérus. Le vaccin immunise aussi les femmes contre deux types de VPH responsables de 90 % des verrues génitales. Le vaccin ne protège donc pas contre toutes les formes de cancer du col de l’utérus et, même vaccinées, les femmes devront continuer de recourir au dépistage par test de Pap de façon régulière et de se protéger contre les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).


Le test de Pap

Pourtant, nous savons que le fait de ne pas subir un test de Pap de façon régulière constitue le principal facteur de risque de mourir d’un cancer du col de l’utérus. Les données épidémiologiques nous indiquent que ce cancer touche principalement les femmes marginalisées sur le plan socioéconomique (autochtones, immigrantes, femmes vivant en région éloignée, etc.) qui n’ont pas accès à des services de santé ou aux suivis médicaux nécessaires (Santé Canada, 2002). Il ne fait pas de doute que toute stratégie de lutte contre le cancer du col de l’utérus devrait s’assurer, en premier lieu, d’accroître le taux de participation ainsi que l’accès et le suivi au test de Pap.

La campagne de vaccination contre le VPH au Québec est estimée à 70 $ millions sur trois ans. À titre comparatif, le Québec investit 20 millions $ par année dans la prévention des ITS qui sont, pour la plupart, en augmentation ou stabilisées à des taux élevés. Ainsi, 40 150 cas de chlamydia, de gonorrhée et de syphilis ont été déclarés au Québec de 1996 à 2000. À elle seule, la chlamydia a touché plus de 12 500 personnes en 2006, particulièrement des jeunes âgés entre 15 et 24 ans.

L’infection par le VPH touchera près de 75 % des femmes à un moment ou à un autre de leur vie. Malheureusement, les campagnes publicitaires insistent davantage sur ce taux d’incidence élevé que sur le fait que 90 % des personnes infectées éliminent naturellement le virus au bout de deux ans. Seules les infections qui persistent au-delà de plusieurs années et qui ne sont ni détectées ni traitées peuvent devenir cancéreuses. Ceci sera le cas pour environ 280 femmes au Québec et, malheureusement, 75 d’entre elles en mourront.


Dans un système de santé en difficulté

Auteure :Nathalie Parent Coordonnatrice Fédération du Québec pour le planning des naissances

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