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Sommes-nous trop connectés?


Sommes-nous trop connecté?


Une dépendance sans drogues

Si les chercheurs ne s’entendent pas encore sur une définition commune de la cyberdépendance, il semblerait y avoir un consensus sur le fait que ce soit une forme de dépendance comportementale comme un trouble du contrôle des impulsions.

La cyberdépendance peut en effet se définir comme un trouble psychologique entraînant un besoin irrésistible et obsessionnel de jouer à un jeu vidéo ou d’utiliser internet. Selon certains psychologues, la dépendance à internet peut aussi être un symptôme d’autres problèmes de la vie courante, l’utilisation de l’internet permettant de s’échapper de la réalité.


Un besoin irresistible et obsessionnel

« l’intention du sujet concerné de réduire ou cesser une consommation ou une conduite mais sans y parvenir seul ».

Même si les dépendances peuvent avoir des origines différentes, il existe certains points communs entre elles :

  • Perte de contrôle par rapport à une conduite;

  • Poursuite de la conduite malgré des conséquences négatives;

  • Intention de réduire ou de cesser sa conduite sans y parvenir seul;

  • Avoir besoin d’augmenter les doses pour obtenir le même effet qu’au début;

  • Présenter des signes de sevrage (nervosité, insomnie…).

Selon certains experts, la cyberdépendance serait reliée à quatre domaines :

Les jeux vidéo d’action et d’aventure;

Les jeux vidéo d'action et d'aventure




Les jeux de hasard et d’argent;

Les jeux de hasard et d'argent




La pornographie;

La pornographie




Les relations virtuelles, qu’elles soient amicales ou amoureuses.

Les relations virtuelles





Mais un manque de consensus apparaît aussi quand il s’agit de diagnostiquer la cyberdépendance même si, avec le temps et avec la banalisation de l’usage de l’internet, les critères nécessaires au diagnostic sont plus nombreux qu’au début des études sur le sujet (voir l’encadré suivant).

Les critères diagnostiques de la cyberdépendance chez les adolescents selon Ko et al. (2009)

Doit présenter six symptômes ou plus parmi les suivants :

  • Préoccupé par l’internet

  • Échecs répétés pour résister à l’impulsion d’utiliser l’internet

  • Tolérance : augmentation marquée de la durée d’utilisation de l’internet pour obtenir une satisfaction


Sevrage qui se manifeste par :

  • Symptômes d’humeur dysphorique, d’anxiété, d’irritabilité et d’ennui lorsque privé d’internet

  • Utilisation de l’internet pour calmer ou éviter les symptômes de sevrage

  • Usage de l’internet pour une période de temps plus longue que prévu

  • Désir persistant et/ou échec répétés pour cesser ou réduire l’usage d’internet

  • Durée excessive du temps passé sur l’internet

  • Effort excessif pour obtenir l’accès à l’internet

  • Usage excessif d’internet malgré la connaissance d’un problème physique ou psychologique, persistant et récurrent, pouvant être causé ou exacerbé par l’usage de l’internet.


Difficulté fonctionnelle : doit présenter un des symptômes suivants (ou plus) :

  • Négligence des obligations scolaires ou familiales à cause d’un usage répété de l’internet

  • Problèmes dans les relations sociales

  • Violation des règlements de l’école ou des lois à cause de l’usage de l’internet.


La cyberdépendance ne doit pas être mieux expliquée par un trouble psychotique ou un trouble bipolaire de type I.

Pour traiter la cyberdépendance, les intervenants proposent des psychothérapies et des thérapies cognitivo-comportementales. Il existe aussi des cliniques virtuelles offrant des traitements en ligne mais on peut se questionner sur la qualité d’un tel traitement étant donné qu’il faut aller sur internet pour traiter un problème de dépendance à l’internet. Par contre, dans certains pays comme en France, à Taiwan et aux Pays-Bas, certains hôpitaux et cliniques se sont intéressés au problème et offrent des traitements aux patients présentant des symptômes de dépendance aux jeux vidéo et à internet.

Pour en savoir plus sur la cyberdépendance, nous vous invitons à parcourir notre dossier. Vous y trouverez des entrevues avec la psychologue Kimberly Young, le concepteur de jeux vidéo Louis-Martin Guay ainsi qu’avec la directrice de l’organisation Action Innocence France Véronique Fima-Fromager.

Qu’en pensez-vous?

Faut-il s’inquiéter de ce nouveau phénomène? La cyberdépendance cacherait-elle un malaise plus grand de la société d’aujourd’hui?


Auteure : Pauline Boinot, M.Sc.

RÉFÉRENCES

Ko C.H., J.Y. Yen, S.H. Chen, M.J. Yang, H.C. Lin, C.F. Yen (2009), Proposed diagnostic criteria and the screening and diagnosing tool of Internet addiction in college students, Comprehensive Psychiatry (50), 378-384.


Valleur M., J-C. Matysiak (2004), Les nouvelles formes d’addiction, Paris, France : Flammarion.


Vaugeois P. (2006), La cyberdépendance : fondements et perspectives, Centre québécois de lutte aux dépendances

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