Crédit : Shirley Ryan AbilityLab
Les progrès de récupération d’un patient ayant survécu à un AVC pourrait bientôt être mieux suivis et contrôlés grâce à des capteurs électroniques collés directement sur la peau.
Une équipe de recherche de la McCormick School of Engineering de la Northwestern University en Illinois travaille sur un nouveau type de capteur électronique qui non seulement colle à la peau, mais s’étire avec elle. L’objectif est de fournir des informations détaillées sur la santé des patients, telles que l’activité cardiaque ou musculaire ou encore la qualité du sommeil. En partenariat avec le Shirley Ryan AbilityLab, l’équipe du professeur John. A Rogers a mis au point un système de capteurs qui permet de suivre en dehors de l’hôpital les progrès de rémission d’une personne ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC). Entre autres, parce que les capteurs sont directement collés sur la gorge, le système permet de mesurer la déglutition et les paramètres de la voix des patients, choses que ne peuvent faire les microphones classiques des orthophonistes dans des conditions normales de la vie en dehors d’un centre de soin.
L’aphasie est un trouble du langage qui fait en sorte que la personne « éprouve des difficultés à choisir ses mots, à les combiner pour faire des phrases ou encore à comprendre le sens des mots », elle s’accompagne souvent de troubles de la parole, c’est-à-dire des difficultés d’articulation ou de prononciation. Ce symptôme apparaît très souvent à la suite d’un AVC et il faut dans ce cas des exercices de réadaptation. En mesurant directement les sons émis par les cordes vocales, les capteurs déformables permettent de pallier les inconvénients des technologies traditionnelles. Les données sont transférées directement sur les appareils des médecins, comme des téléphones intelligents ou des ordinateurs, permettant de suivre en temps réel les progrès des patients. De plus, puisque les personnes en rémission peuvent porter les capteurs chez eux, les spécialistes sont à même de mieux analyser l’évolution des malades dans leur environnement familial, ce qui permet d’avoir des analyses en continu et dans diverses situations, améliorant ainsi les compétences orales des personnes ayant subi un AVC.
L’équipe conjointe a présenté ses avancées le 17 février 2018 dans un colloque du congrès annuel de l’American Association for the Advancement of Science (l’équivalent de l’Acfas aux États-Unis) à Austin, Texas. Cette technologie pourrait aussi servir à développer des capteurs adaptés à d’autres pathologies comme la maladie de Parkinson.
Jérémy Bouchez
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