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Internet et la relation médecin patient : du patient «dérangeant» au patient partenaire


Internet et la relation médecin patient

Les réactions des médecins face à ces patients qui mobilisent Internet pour gérer leur santé sont variées (McMullan, 2006). Nombre de cliniciens considèrent que la recherche d’information en ligne augmente le temps de consultation, nuit à leur image de soignant et porte atteinte à la relation de confiance qui joue un rôle central dans le processus de soins. Les «patients informés» sont perçus comme une menace, les médecins les jugeant mal informés, exagérément inquiets, et souvent trop exigeants. D’autres cliniciens qui s’inscrivent dans une approche centrée sur le patient, modèle désormais dominant dans la formation médicale au Québec, considèrent au contraire que la consultation de certaines ressources sur Internet peut être bénéfique pour le patient et l’aider à prévenir et à mieux vivre les problématiques de santé auxquelles il est confronté. Le recours à Internet permettrait surtout au patient de jouer un rôle plus actif dans le processus de soins, ne serait-ce que parce qu’il pose plus de questions pendant la consultation. Certains cliniciens vont d’ailleurs s’appuyer sur des ressources en ligne et y référer leurs patients pour un complément d’information.

Avec le vieillissement des générations qui ont intégré l’utilisation d’Internet dans leurs pratiques de santé, ces patients « informés » vont être de plus en plus nombreux.

Certains craignent une réaction négative du clinicien

La qualité de l’information disponible en ligne est effectivement très inégale selon les sites, notamment lorsque des intérêts marchands sont impliqués. Toutefois, les études réalisées sur certains sites comme Wikipedia, (voir l’article Wikipedia, un outil fiable d’information sur la santé?) largement consulté par les internautes, semblent indiquer que l’information est généralement fiable même si elle manque de précision. Par ailleurs, les patients ne sont pas complètement naïfs et ont développé différentes stratégies pour évaluer l’information recueillie en ligne, notamment en recoupant les informations et en privilégiant les extensions qui renvoient à des ressources gouvernementales (.gov et .org) ou académiques (.edu) qui sont jugées plus crédibles comme l’indique une étude impliquant des participants français, britanniques et américains (Pletneva et al., 2011). Au Québec, comme dans plusieurs pays, les sites des institutions et de la santé publique sont encore insuffisamment présents en ligne et surtout n’apparaissent pas dans les premières pages de résultats des moteurs de recherche, au-delà desquelles les internautes s’aventurent peu. Il serait donc intéressant pour les autorités de santé publique, les ordres professionnels et les services de santé, d’identifier des ressources fiables et appropriées vers lesquelles les médecins pourraient référer leurs patients en toute confiance. Ces listes de ressources devraient inclure des sites institutionnels, d’organismes communautaires, des portails privés -certains, comme le site Passeport Santé, présentant une information de grande qualité- et des espaces d’échange entre patients, qui offrent informations et support sur la gestion de la maladie au quotidien.


Médecins et patients patenaires du processus de soins


Visitez les blogues de Christine Thoër http://blogsgrms.com/cthoer/ http://www.internetsante.uqam.ca/


RÉFÉRENCES

Mc Mullan, M. (2006). Patients using the Internet to obtain health information : How this affects the patient-health professional relationship, Patient Education and Counseling, 63 : 24-28.


Iverson, S.A., Howard, K.B., Penney, B.K. (2008). Impact of internet use on health-related behaviors and the patient-physician relationship: a survey-based study and review. Journal of the American Osteopathic Association, 108(12): 699-711.


Pletneva N. Cruchet, S., Simonet, M-A., Kajiwara, Boyer, C. (2011). Evolution d’internet dans le domaine médical, JFIM, consulté en ligne le 20 février 2011.

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