Dans un futur proche, pourra-t-on vous inoculer des dizaines de millions de « nanoplaquettes » (platelet-like nanoparticules ou PLNs) pour soigner plus rapidement une blessure ou pour vous administrer de façon très ciblée un médicament anticancéreux?
C’est en tout cas ce à quoi travaille une équipe conjointe de l’Université de Californie et de l’Université Case Western Reserve. Les plaquettes sont des cellules présentes dans notre sang qui jouent un rôle primordial dans la coagulation de notre sang. Les chercheurs ont utilisé un composé organique à base d’albumine, une protéine du sang, afin de recréer la forme, la taille, la flexibilité et la chimie de surface des plaquettes sanguines naturelles. Ces quatre facteurs sont cruciaux pour réussir à créer un processus de coagulation plus rapide. Et les résultats sont très probants puisque l’équipe a réussi à augmenter de 65 % la vitesse de coagulation naturelle du sang de souris grâce à leurs « nanoplaquettes ».
Publiée dans la revue ACS Nano, cette recherche pourrait permettre de sensiblement réduire les saignements en cas de blessures graves, mais aussi de traiter des personnes souffrant de thrombopénie (une concentration de plaquettes inférieure à 150,000 par mm3), ou pourrait également permettre de délivrer des médicaments dans une zone très précise en cas d’athérosclérose.
Que deviennent ces plaquettes artificielles si elles ne servent pas à traiter une lésion? Puisque ces dernières sont fabriquées avec de l’albumine, l’équipe assure que les plaquettes qui n’interviennent pas dans un processus de coagulation sont métabolisées par le corps en 1 à 2 jours.
Finalement, il se pose bien sûr des questions philosophiques, car le fait que ces cellules semblent être plus efficaces dans la vitesse de coagulation que ce que la nature a créé nous fait clairement rentrer dans le transhumanisme et l’humain amélioré.
Photo de la capsule : Vue au microscope de sang humain avec les globules rouges, les lymphocytes T (orange) et les plaquettes sanguines (vert). (Crédit : Zeiss Microscopy via Flickr).
Auteur : Jérémy Bouchez
Hinnovic.org
Comments